Assise par terre dans un coin désertique et vêtue en noir, Hope Tala feuillette un livre avec une inscription en évidence (si on y fait attention) : “Les Fantômes et comment communiquer avec eux·elles.” Deux autres personnes sont à ses côtés. Ensemble, iels examinent d’étranges objets et de mystérieux ingrédients dans des fioles. La scène est digne d’une œuvre de fiction moderne sur la sorcellerie, mais c’est le choix artistique que la chanteuse de 23 ans a fait pour donner vie à son nouveau morceau, publié le 18 juin, et démarrer une nouvelle “ère” de sa carrière.

La Londonienne sort officiellement de la musique depuis 2018, et a déjà à son compte deux EPs, mais ce n’est que cette année qu’elle compte sortir un album complet. Premier single de ce disque attendu, Mad n’est pas fait de sorts et d’incantations mais voit l’autrice-compositrice y déverser son amertume quant à un échec amoureux, à la suite d’une relation où elle aurait été investie plus que l’autre personne. “Can’t believe, I messed it up, bet you’re relieved”*, chante-t-elle d’une voix douce. De quoi la rendre “mad, mad, mad, mad” (elle joue ici sur le double sens du mot en anglais, qui peut vouloir dire “fou”/“folle” ou “en colère”), à s’en arracher les cheveux (“And I’m tearing my hair out”).

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Co-écrite avec Paul Epworth – qui a notamment travaillé avec Adele, Florence + The Machine, Foster The People ou encore Bruno Mars –, la chanson ne perd rien de la plume de la musicienne qui, sans compter deux duos, n’avait sorti depuis 2018 que des titres dont elle est la seule autrice.

Entre sa riche et entraînante mélodie et son clip fascinant à déchiffrer (les danseurs·euses autour de Hope Tala ne sont-iels en fin de compte qu’une manifestation de ses démons et fantômes intérieurs ?), Mad s’apprécie très bien en tant que single mais donne aussi envie de découvrir le reste du disque qu’il laisse présager.

Hope Tala n’en a pas encore révélé grand-chose, mais dans une interview récente, elle explique : “Je veux toujours faire un projet où toutes les chansons sonnent comme des singles et que les gens peuvent apprécier séparément. Je ne veux jamais faire un projet que les gens trouvent cohésif dans le son mais où il n’y a que deux chansons marquantes.”

*“Je n’arrive pas à y croire, j’ai tout gâché, je parie que t’es soulagé·e”